Si vous avez déjà eu un nouveau-né en service de néonatologie ou si vous avez vécu la douleur de perdre un ou plusieurs enfants en raison d’une naissance prématurée ou d’une maladie, vous vous posez peut-être des questions sur l’avenir et sur ce qui vous attend si vous envisagez une nouvelle grossesse. Il est naturel de repenser à vos expériences passées en matière de soins néonatals, et il est compréhensible d’éprouver des inquiétudes quant à la possibilité de revivre une situation similaire.
Ces sentiments sont communs à de nombreux parents, et il est important de reconnaître que chaque grossesse est unique. Si vous envisagez d’agrandir votre famille ou si vous ou votre partenaire attendez un enfant, demander conseil et soutien à un professionnel de la santé peut être une première étape précieuse.
Vivre une naissance prématurée et voir votre nouveau-né séjourner en unité de néonatalogie peut avoir un impact profond sur votre état émotionnel, ainsi que sur celui de votre partenaire ou d’autres membres de votre famille lors d’une nouvelle grossesse. Soyez indulgente avec vous-même et avec votre entourage. Il est naturel de ressentir de l’inquiétude et un certain malaise face à l’évolution de votre grossesse. Ce ressenti peut également affecter votre entourage, y compris vos autres enfants, les grands-parents ou d’autres proches et amis.
Les parents ayant vécu une expérience en unité de néonatalogie connaissent souvent des changements dans leur santé mentale. Certains peuvent souffrir d’une anxiété accrue, d’un syndrome de stress post-traumatique (SSPT)⍰ ou d’une dépression postpartum (DPP)⍰. Une enquête menée auprès de près de 600 parents au Royaume-Uni a révélé que 80 % d’entre eux ont constaté une détérioration de leur bien-être mental après le séjour de leur nouveau-né en soins néonatals.
Le conseil pourrait être bénéfique pour vous et/ou votre partenaire. Les recherches montrent que les problèmes de santé mentale diminuent souvent à la suite d’une thérapie. Il est souvent utile d’avoir une tierce personne impartiale pour vous aider à traiter votre expérience, à naviguer dans votre nouvelle normalité et à gérer les tensions ou les conflits qui peuvent survenir entre vous et votre partenaire en raison du stress que vous vivez. Il est normal que les parents réagissent différemment au traumatisme et aient besoin de choses différentes pendant cette période de stress.
Si vous avez vécu la perte d’un nouveau-né ou la perte de multiples, envisager l’idée d’essayer d’avoir un autre enfant peut prendre un certain temps pour vous et votre partenaire. Nombreux sont ceux qui choisissent de ne pas poursuivre une autre grossesse. Il est important de reconnaître qu’il n’y a pas de bon ou de mauvais choix, et que vous devez seulement considérer ce qui vous semble le plus approprié.
La perte de multiples
Perdre ses nouveau-nés est une expérience dévastatrice que peu de personnes peuvent réellement comprendre. En raison des risques médicaux accrus associés aux grossesses multiples, de nombreux parents sont confrontés à la perte douloureuse d’un ou de plusieurs de leurs nouveau-nés pour diverses raisons. Ces pertes peuvent survenir simultanément ou à des moments différents, en fonction de la cause. Comprendre l’ampleur de la douleur liée à la perte de plusieurs enfants en l’espace de quelques heures, jours, semaines ou mois est bouleversant.
Même si une grossesse multiple n’était pas planifiée, de nombreux parents souhaitent agrandir leur famille dès qu’ils se sentent prêts, tant sur le plan émotionnel que physique. Pour ceux ayant eu recours à un traitement de fertilité, l’idée de concevoir à nouveau des multiples ou de rencontrer des difficultés pour concevoir peut susciter des inquiétudes. Accueillir un nouveau-né après une grossesse marquée par l’anxiété⍰ peut être une expérience à la fois joyeuse et réconfortante, offrant un sentiment d’équilibre dans la parentalité.
Aller de l'avant avec espoir
Bien que la science n’ait pas encore trouvé de moyen d’empêcher les nouveau-nés de naître prématurément ou d’avoir des besoins médicaux spécifiques, des recherches approfondies se concentrent sur l’identification et la réduction des facteurs de risque liés à la naissance prématurée et aux complications médicales des nouveau-nés.
Des progrès récents ont permis aux médecins d’identifier plus efficacement les femmes présentant un risque d’accouchement prématuré. L’échographie⍰ cervicale s’est révélée particulièrement utile pour détecter les signes de travail précoce⍰, et elle peut être réalisée dès la 16ᵉ semaine de grossesse. De plus, des études portant sur l’analyse du sang et des fluides vaginaux de la mère contribuent à améliorer la capacité à prédire ce risque.
Les pilules de progestérone⍰, insérées par voie vaginale et administrées chaque soir entre la 16ᵉ et la 37ᵉ semaine de grossesse, peuvent contribuer à prévenir les naissances prématurées, en particulier chez les femmes ayant des antécédents d’accouchement prématuré. Ce traitement est fortement recommandé aux femmes dont le col de l’utérus est court, comme détecté par échographie, ou qui ont déjà accouché avant terme. De même, le cerclage, une intervention consistant à suturer le col de l’utérus, est utilisé depuis longtemps pour réduire le risque de naissance prématurée chez les femmes ayant un historique d’accouchement avant terme.
Pour réduire le risque d’accouchement prématuré, il est recommandé d’attendre au moins 18 mois avant de concevoir à nouveau. Cette période permet à votre corps de se rétablir complètement de la grossesse précédente et de se préparer à la suivante. L’utilisation d’un moyen de contraception, comme un dispositif intra-utérin (DIU)⍰ ou un implant, peut aider à prévenir une grossesse pendant cette période de récupération. Les DIU et les implants sont très efficaces et nécessitent peu d’entretien, fonctionnant sans effort supplémentaire une fois mis en place. Cette précaution est d’autant plus importante si vous avez déjà eu un nouveau-né prématuré, car le risque d’une autre naissance prématurée est d’environ1 sur 4.
Si vous êtes enceinte, parlez-en à votre médecin afin d’envisager la pose d’un stérilet ou d’un implant contraceptif juste après la naissance de votre nouveau-né. Si cela n’est pas fait immédiatement après l’accouchement, vous pourrez en discuter lors de votre examen postnatal, qui a généralement lieu environ six semaines après la naissance.
S’adresser à un spécialiste
Si vous avez des questions ou des inquiétudes concernant une nouvelle grossesse après une perte ou une grossesse difficile, n’hésitez pas à consulter votre fournisseur de soins de santé, qu’il s’agisse de votre médecin généraliste ou d’un médecin de famille. Il pourra vous orienter vers un consultant ou un spécialiste. Une consultation avec un professionnel permet de rassembler un maximum d’informations sur votre grossesse précédente et sur votre état de santé actuel en lien avec votre désir d’avoir un nouveau-né en bonne santé. Préparer des questions avant votre rendez-vous peut vous aider à mieux vous sentir préparée. Vous pouvez également envisager d’être accompagnée par une personne de confiance qui pourra prendre des notes et vous permettre de vous concentrer pleinement sur la discussion.
Voici quelques questions que vous pourriez vouloir poser:
Existe-t-il des traitements pour réduire le risque d'avoir un autre nouveau-né prématuré ou présentant des problèmes de santé?
Que se passera-t-il si ma prochaine grossesse est considérée comme à haut risque?
Certaines personnes ayant eu un nouveau-né en unité de néonatalogie peuvent présenter un risque accru lors d’une grossesse ultérieure. Des conditions telles qu’une grossesse multiple, une pré-éclampsie⍰ ou un diabète grossessenel⍰ peuvent accroître ce risque. Les professionnels de santé impliqués dans votre prochaine grossesse dépendront de vos antécédents médicaux et du suivi néonatal précédent. Lors de votre premier rendez-vous, votre prestataire de soins de santé pourra recommander un suivi par un consultant ou un spécialiste plutôt que par une sage-femme. Dans ce cas, un consultant ou une équipe de consultants supervisera votre prise en charge, éventuellement en collaboration avec une sage-femme. Il est également souvent conseillé d’effectuer vos soins anténataux dans un centre périnatal.
Votre équipe médicale vous conseillera et répondra à toutes vos questions et vous aideront à vous assurer que:
Votre équipe de soins de santé est disponible pour vous proposer un traitement, des conseils et un soutien face à toute préoccupation persistante concernant une future grossesse.
Mieux comprendre les risques d’une naissance prématurée et les stratégies de prévention peut contribuer à atténuer certaines des inquiétudes liées à la décision de concevoir à nouveau.