fr
fr
Une prochaine grossesse
Accueil  >  La grossesse et l'accouchement  >  Une prochaine grossesse
Si vous envisagez d’agrandir votre famille ou si vous ou votre partenaire attendez un enfant, demander conseil et soutien à un professionnel de la santé peut être une première étape précieuse.
Conseils d'expert du Prof. Dieter Wolke. ©Neopedia

Si vous avez déjà eu un nouveau-né en service de néonatologie ou si vous avez vécu la douleur de perdre un ou plusieurs enfants en raison d’une naissance prématurée ou d’une maladie, vous vous posez peut-être des questions sur l’avenir et sur ce qui vous attend si vous envisagez une nouvelle grossesse. Il est naturel de repenser à vos expériences passées en matière de soins néonatals, et il est compréhensible d’éprouver des inquiétudes quant à la possibilité de revivre une situation similaire.

 

Ces sentiments sont communs à de nombreux parents, et il est important de reconnaître que chaque grossesse est unique. Si vous envisagez d’agrandir votre famille ou si vous ou votre partenaire attendez un enfant, demander conseil et soutien à un professionnel de la santé peut être une première étape précieuse.

 

Votre prochaine grossesse

Si vous êtes aux prises avec des émotions négatives, il est essentiel de demander de l’aide. Parlez de vos sentiments à votre médecin généraliste ou à un autre professionnel de la santé. De plus, échanger avec un autre parent ayant vécu une naissance prématurée ou un séjour en unité de néonatalogie peut être d’un grand soutien. Lorsque vous vous sentirez prêt, n’hésitez pas à solliciter un accompagnement émotionnel. Il est normal de se sentir mal à l’aise ou nerveux à cette idée, mais bien souvent, cela permet de se sentir beaucoup mieux par la suite.
Tu as du mal à gérer tes émotions après une naissance prématurée ? Tu peux trouver du soutien. ©Neopedia

Vivre une naissance prématurée et voir votre nouveau-né séjourner en unité de néonatalogie peut avoir un impact profond sur votre état émotionnel, ainsi que sur celui de votre partenaire ou d’autres membres de votre famille lors d’une nouvelle grossesse. Soyez indulgente avec vous-même et avec votre entourage. Il est naturel de ressentir de l’inquiétude et un certain malaise face à l’évolution de votre grossesse. Ce ressenti peut également affecter votre entourage, y compris vos autres enfants, les grands-parents ou d’autres proches et amis.

 

Les parents ayant vécu une expérience en unité de néonatalogie connaissent souvent des changements dans leur santé mentale. Certains peuvent souffrir d’une anxiété accrue, d’un syndrome de stress post-traumatique (SSPT)⍰ ou d’une dépression postpartum (DPP)⍰. Une enquête menée auprès de près de 600 parents au Royaume-Uni a révélé que 80 % d’entre eux ont constaté une détérioration de leur bien-être mental après le séjour de leur nouveau-né en soins néonatals.

 

Le conseil pourrait être bénéfique pour vous et/ou votre partenaire. Les recherches montrent que les problèmes de santé mentale diminuent souvent à la suite d’une thérapie. Il est souvent utile d’avoir une tierce personne impartiale pour vous aider à traiter votre expérience, à naviguer dans votre nouvelle normalité et à gérer les tensions ou les conflits qui peuvent survenir entre vous et votre partenaire en raison du stress que vous vivez. Il est normal que les parents réagissent différemment au traumatisme et aient besoin de choses différentes pendant cette période de stress.

 

Si vous avez vécu la perte d’un nouveau-né ou la perte de multiples, envisager l’idée d’essayer d’avoir un autre enfant peut prendre un certain temps pour vous et votre partenaire. Nombreux sont ceux qui choisissent de ne pas poursuivre une autre grossesse. Il est important de reconnaître qu’il n’y a pas de bon ou de mauvais choix, et que vous devez seulement considérer ce qui vous semble le plus approprié.

 

La perte de multiples

 

Perdre ses nouveau-nés est une expérience dévastatrice que peu de personnes peuvent réellement comprendre. En raison des risques médicaux accrus associés aux grossesses multiples, de nombreux parents sont confrontés à la perte douloureuse d’un ou de plusieurs de leurs nouveau-nés pour diverses raisons. Ces pertes peuvent survenir simultanément ou à des moments différents, en fonction de la cause. Comprendre l’ampleur de la douleur liée à la perte de plusieurs enfants en l’espace de quelques heures, jours, semaines ou mois est bouleversant.

 

Même si une grossesse multiple n’était pas planifiée, de nombreux parents souhaitent agrandir leur famille dès qu’ils se sentent prêts, tant sur le plan émotionnel que physique. Pour ceux ayant eu recours à un traitement de fertilité, l’idée de concevoir à nouveau des multiples ou de rencontrer des difficultés pour concevoir peut susciter des inquiétudes. Accueillir un nouveau-né après une grossesse marquée par l’anxiété⍰ peut être une expérience à la fois joyeuse et réconfortante, offrant un sentiment d’équilibre dans la parentalité.

 

 

Aller de l'avant avec espoir 

 

Bien que la science n’ait pas encore trouvé de moyen d’empêcher les nouveau-nés de naître prématurément ou d’avoir des besoins médicaux spécifiques, des recherches approfondies se concentrent sur l’identification et la réduction des facteurs de risque liés à la naissance prématurée et aux complications médicales des nouveau-nés.

 

Des progrès récents ont permis aux médecins d’identifier plus efficacement les femmes présentant un risque d’accouchement prématuré. L’échographie⍰ cervicale s’est révélée particulièrement utile pour détecter les signes de travail précoce⍰, et elle peut être réalisée dès la 16ᵉ semaine de grossesse. De plus, des études portant sur l’analyse du sang et des fluides vaginaux de la mère contribuent à améliorer la capacité à prédire ce risque.

 

Les pilules de progestérone⍰, insérées par voie vaginale et administrées chaque soir entre la 16ᵉ et la 37ᵉ semaine de grossesse, peuvent contribuer à prévenir les naissances prématurées, en particulier chez les femmes ayant des antécédents d’accouchement prématuré. Ce traitement est fortement recommandé aux femmes dont le col de l’utérus est court, comme détecté par échographie, ou qui ont déjà accouché avant terme. De même, le cerclage, une intervention consistant à suturer le col de l’utérus, est utilisé depuis longtemps pour réduire le risque de naissance prématurée chez les femmes ayant un historique d’accouchement avant terme.

Certains parents ont confié que savoir que leur prochain nouveau-né pourrait nécessiter un séjour en soins néonatals leur semblait moins accablant que lors de leur première expérience, car ils se sentaient mieux préparés. Si votre grossesse est considérée comme à haut risque, vous pourriez avoir besoin de consultations supplémentaires avec une sage-femme ou une équipe obstétrique afin de surveiller étroitement votre tension artérielle, ainsi que la croissance et le bien-être de votre nouveau-né. Des examens d’imagerie complémentaires peuvent également être proposés pour suivre son développement.  En cas de risque de naissance prématurée, les médecins peuvent envisager des traitements préventifs adaptés à la cause identifiée.
Vous vous attendez à un nouveau séjour en unité néonatale de soins intensifs ? Comment vous préparer cette fois-ci. ©Neopedia

Pour réduire le risque d’accouchement prématuré, il est recommandé d’attendre au moins 18 mois avant de concevoir à nouveau. Cette période permet à votre corps de se rétablir complètement de la grossesse précédente et de se préparer à la suivante. L’utilisation d’un moyen de contraception, comme un dispositif intra-utérin (DIU)⍰ ou un implant, peut aider à prévenir une grossesse pendant cette période de récupération. Les DIU et les implants sont très efficaces et nécessitent peu d’entretien, fonctionnant sans effort supplémentaire une fois mis en place. Cette précaution est d’autant plus importante si vous avez déjà eu un nouveau-né prématuré, car le risque d’une autre naissance prématurée est d’environ1 sur 4

 

Si vous êtes enceinte, parlez-en à votre médecin afin d’envisager la pose d’un stérilet ou d’un implant contraceptif juste après la naissance de votre nouveau-né. Si cela n’est pas fait immédiatement après l’accouchement, vous pourrez en discuter lors de votre examen postnatal, qui a généralement lieu environ six semaines après la naissance.

 

  • Les pathologies qui ont pu causer cette naissance prématurée 
    La pré-éclampsie est une forme d’hypertension artérielle⍰ qui peut apparaître après la 20ᵉ semaine de grossesse ou après l’accouchement. Si elle n’est pas traitée, elle peut entraîner de graves complications, notamment une naissance prématurée, voire la perte du nouveau-né et/ou de la femme enceinte. La prise en charge d’autres pathologies comme le diabète⍰, l’hypertension artérielle⍰, les maladies cardiaques⍰ et rénales⍰ est essentielle, car elles peuvent augmenter les risques de naissance prématurée, de malformations congénitales et de complications pendant et après l’accouchement. Cependant, une prise en charge adaptée de ces affections permet de réduire ces risques.
     
  • S’adresser à un spécialiste

    Si vous avez des questions ou des inquiétudes concernant une nouvelle grossesse après une perte ou une grossesse difficile, n’hésitez pas à consulter votre fournisseur de soins de santé, qu’il s’agisse de votre médecin généraliste ou d’un médecin de famille. Il pourra vous orienter vers un consultant ou un spécialiste. Une consultation avec un professionnel permet de rassembler un maximum d’informations sur votre grossesse précédente et sur votre état de santé actuel en lien avec votre désir d’avoir un nouveau-né en bonne santé. Préparer des questions avant votre rendez-vous peut vous aider à mieux vous sentir préparée. Vous pouvez également envisager d’être accompagnée par une personne de confiance qui pourra prendre des notes et vous permettre de vous concentrer pleinement sur la discussion.

    Voici quelques questions que vous pourriez vouloir poser: 
     

    • Pourquoi mon nouveau-né est-il né prématurément ou présente-t-il des problèmes de santé?
    • Est-il possible que j'aie un autre nouveau-né prématuré ou ayant des problèmes de santé?
    • Quel suivi supplémentaire ou quels contrôles avant et pendant ma grossesse sont recommandés?
    • Qui sera responsable des soins pendant cette grossesse, y a-t-il un spécialiste de la médecine fœtale disponible pour prodiguer des soins? 
    • Existe-t-il des traitements pour réduire le risque d'avoir un autre nouveau-né prématuré ou présentant des problèmes de santé? 

       

  • Que se passera-t-il si ma prochaine grossesse est considérée comme à haut risque?

     

    Certaines personnes ayant eu un nouveau-né en unité de néonatalogie peuvent présenter un risque accru lors d’une grossesse ultérieure. Des conditions telles qu’une grossesse multiple, une pré-éclampsie⍰ ou un diabète grossessenel⍰ peuvent accroître ce risque. Les professionnels de santé impliqués dans votre prochaine grossesse dépendront de vos antécédents médicaux et du suivi néonatal précédent. Lors de votre premier rendez-vous, votre prestataire de soins de santé pourra recommander un suivi par un consultant ou un spécialiste plutôt que par une sage-femme. Dans ce cas, un consultant ou une équipe de consultants supervisera votre prise en charge, éventuellement en collaboration avec une sage-femme. Il est également souvent conseillé d’effectuer vos soins anténataux dans un centre périnatal.


    Votre équipe médicale vous conseillera et répondra à toutes vos questions et  vous aideront à vous assurer que: 
     

    • Le nombre approprié de scanners et de tests est programmé.
    • Les médicaments adéquats (et nécessaires) sont fournis.
    • Un plan de soins pendant la grossesse et l'accouchement est en place.

 

Votre équipe de soins de santé est disponible pour vous proposer un traitement, des conseils et un soutien face à toute préoccupation persistante concernant une future grossesse.

 

Mieux comprendre les risques d’une naissance prématurée et les stratégies de prévention peut contribuer à atténuer certaines des inquiétudes liées à la décision de concevoir à nouveau.

 

Les informations contenues dans cette page ont été révisées par le Dr Tiffany Gladdis, psychologue néonatale/périnatale, et le  Professeur Dieter Wolke, professeur de psychologie du développement et des différences individuelles.  Dernière mise à jour en mai 2025.
The information on this page was reviewed by Dr Tiffany Gladdis, Neonatal/ Perinatal Psychologist and Professor Dieter Wolke, Professor of Developmental Psychology and Individual Differences.  Last updated in May 2025.